vendredi 5 avril 2013

Un Anglais pour protéger le français; un loup dans la bergerie?


Crédit photo: www.jeuenligne.ca
Voilà ce qu'écrivait ce matin Sophie Durocher dans un quotidien bien connu de la région de Montréal. 

Êtes-vous bien assis ? Un Anglais vient d'être nommé à l'Académie française. Voilà, boum.
Oui, vous avez bien lu : c’est un Britannique, dont la langue maternelle est l’anglais, qui n’a appris le français qu’à partir de 11 ans, qui va siéger à la prestigieuse Académie chargée de protéger et valoriser la langue française !


Il va décider quel mot doit entrer dans le dictionnaire ou si on doit changer l’orthographe d’un mot.
Bref, c’est un Anglais qui va nous dire comment parler français !
Vous pensez que « le loup est entré dans la bergerie », ou que « le diable est aux vaches » ? Attendez deux minutes.

Michael Edwards, né à Londres il y a 75 ans, affirme haut et fort que le plus grand danger pour le français … c’est l’anglais!

Michael Edwards. Crédit photo : Le Figaro
Et il affirme que les intellectuels francophones ne devraient pas être forcés de parler en anglais.
Ça, ça risque de faire plaisir à Pauline Marois.
PAS UNE BLAGUE

Je vous avoue que j’ai d’abord cru à un poisson d’avril : un anglophone nommé à l’Académie française, institution qui existe depuis 1635 pour sauvegarder la pureté du français… Diantre!
C’est comme si on nommait un végétarien à la tête de la Fédération des producteurs de porc…
Mais c’est pourtant bien vrai. Michael Edwards est un poète, traducteur, auteur et grand francophile marié à une Française, qui a la citoyenneté française depuis 10 ans et qui s’exprime dans un français absolument impeccable.

Et dans sa première entrevue avec l’Associated Press, il fait des déclarations étonnantes.
ATTENTION DANGER...
Selon lui, le plus grand ennemi du français est l’anglais.

« Je ne pense pas que ce soit de la paranoïa. Je pense qu’ils ont raison. L’anglais est une menace. Mais ce n’est pas le vrai anglais qui menace le français, c’est le mauvais anglais, une sorte de lingua-anglica qui n’est pas correcte et qui envahit le français à travers toutes sortes d’expressions qui sont inutiles. »Il affirme aussi qu’il y a une menace encore plus insidieuse et plus grave encore : de plus en plus on demande aux francophones de communiquer en anglais pour des raisons professionnelles. Il trouve ça « très dangereux ».

« La langue est un organisme vivant. C’est une façon de penser, une mémoire. C’est important qu’un philosophe francophone pense en français sinon il devient rien de moins qu’un philosophe anglais. »

Et Edwards rappelle que la défense du français va en diminuant en France. En 2006, le président
Sophie Durocher, journaliste
Jacques Chirac était sorti d’un sommet de l’Union européenne pour protester contre le fait qu’un homme d’affaires français s’adressait aux membres en anglais. Mais pas plus tard que le mois dernier, à une conférence de presse en Suède, le ministre français des finances a pris des questions en français… et y a répondu en anglais pour satisfaire les interlocuteurs du monde entier…
ANGLAIS = DANGER

Je ne sais pas ce que Michael Edwards penserait du PQ qui encourage ses troupes à refuser de parler anglais au reste du Canada.
Mais j’espère que nos chroniqueurs canadiens-anglais vont lire ce qu’il dit sur la menace de l’anglais.Quand un francophone crie « anglais=danger» il fait rire de lui. Quand c’est un Anglais qui le dit, il va peut-être être pris au sérieux.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire