lundi 20 février 2017

Les gentilés



 Les gentilés

Vous est-il déjà arrivé de vous demander comment dénommer les habitants d’une ville en particulier ? On appelle gentilé la dénomination des habitants d’un continent, d'un pays, d'une région. Bien que, dans certains cas des gentilés peuvent paraître farfelus, plusieurs règles sont impliquées lors de leur création.

Lorsque c’est possible, nous devons appliquer la règle de base qui consiste à ajouter un suffixe ais, –ois, –ain ou –ien au radical du toponyme. Nous obtenons alors des gentilés tels que  Québécois, Ontarien, Jonquiérois, Albertain, etc.

Cependant, il n’est pas toujours possible d’appliquer cette simple règle, car nous obtiendrions  des noms beaucoup trop longs et complexes. Par exemple, les habitants de Saint-François-Xavier-de-Brompton se nommeraient les Saint-François-Xavier-de-Bromptoniens. Ouf! Ce serait «essouflant» ! Dans ces cas, il est suggéré de choisir une racine qui représente la région ou encore qui contient une partie du toponyme en question. Ainsi, les habitants de Saint-François-Xavier-de-Brompton se nomment les Tomcodois et les Tomcodoises, en lien avec le lac Tomcod, ancien nom du Petit lac Saint-François. De même, on appelle les Paulinoix et Paulinoises les habitants de Saint-Paul-de-l’Île-aux-Noix. Le gentilé est composé de Paul, du Î de Île et de Noix, ce qui reflète bien le toponyme en entier. 

En ce qui concerne la féminisation des gentilés, la plupart du temps, il suffit simplement d’ajouter un e à la fin. Il est toutefois nécessaire de redoubler la consonne finale dans le cas des gentilés finissant par –ien comme dans Terrebonienne et Calgarienne. De plus, nous devons ajouter des accents lorsque c’est nécessaire pour la prononciation, et ce, même si le toponyme n’en comporte pas; par exemple, Réginois et Frédérictonnais

Enfin, nous pouvons modifier une lettre du toponyme pour créer le gentilé. C’est le cas pour Ottavien, où on a modifié le w contenu dans Ottawa par v pour faciliter la prononciation du mot.

Voici un tableau de quelques gentilés moins connus et parfois surprenants.

Toponyme
Gentilé
Territoire du Nord-Ouest
Ténois, Ténoise
Halifax
Haligonien, Haligonienne
Ange-Gardien
Gardangeois, Gardangeoise
Ferland-et-Boilleau
Ferboillien, Ferboillienne
Lac-à-la-Croix
LaCroisien, LaCroisienne
Abitibi-Témiscamingue
Témiscabitibien, Témiscabitibienne
Rivière-du-Loup
Louperivien, Louperivienne

Laurie Lacroix 
  Stagiaire au Participe
Étudiante en linguistique et langue française à l'UQAC

Sources

Travaux publics et Services gouvernementaux Canada, Gentilés (formation des gentilés), [En ligne] Repéré à [http://www.btb.termiumplus.gc.ca/tpv2guides/guides/clefsfp/index-fra.html?lang=fra&lettr=indx_catlog_g&page=9Ap2PUJjvY9Q.html] (Page consultée le 9 février 2017)

Commissions de toponymie Québec, Gentilés : noms et habitants d’un lieu, [En ligne] Repéré à [http://www.toponymie.gouv.qc.ca/ct/toponymie-municipale/gentiles/lesgentilesliste.aspx?liste=tout] (Page consultée le 9 février 2017)



jeudi 9 février 2017

Un mot, une phrase qui se lit dans les deux sens ?!



Un mot, une phrase qui se lisent dans les deux sens ?!

Vous avez certainement déjà remarqué que certains mots se lisent de gauche à droite ou de droite à gauche. Un mot vous vient sûrement à l’esprit à l’instant et c’est probablement Laval, je me trompe ?

Laval est en fait un palindrome, c’est-à-dire un mot qui se lit de gauche à droite ou de droite à gauche tout en conservant le même sens. Toutefois, il ne faut tenir compte que de l’ordre des lettres, en laissant de côté les accents, les marques de ponctuation, les apostrophes et les signes diacritiques. En ce sens, les mots ici, kayak, radar et ressasser sont tous des palindromes, au même titre que laval.
Bien que cela puisse sembler difficile à croire, il existe aussi des palindromes plus longs qui s’apparentent à des expressions. En voici quelques exemples : 


-       Ésope reste ici et se repose.
-       Karine alla en Irak.
-       À Cuba, Anna a bu ça.
-       Élu par cette crapule. 

De plus, il est aussi possible de créer des palindromes sonores. Dans ce cas, on ne tient pas compte des lettres, mais bien des sons, on dira alors que la suite phonémique est réversible. Ces deux phrases en sont des exemples : Une slave valse nue (/y n ə s l a v ə v a l s ə n y /)[1] ou Angèle et Laurent enrôlaient les gens (/ã ʒ ɛ l ɛ l o ʁ ã ã ʁ o l ɛ l ɛ ʒ ã/). 


Maintenant, comment nomme-t-on un mot (ou une expression) qui, si on le lit à rebours, en devient un autre ? On peut penser à snob qui devient bons, à trace qui devient écart, à élever qui devient révélé, ou encore à résuma qui devient amuser. On décrit ces mots comme des anacycliques. 

Enfin, pourquoi ne pas utiliser des anacycliques pour créer des palindromes ? En fait, on peut concevoir plusieurs expressions pouvant être formées en jouant avec ces deux figures de style. Par exemple, avec les anacycliques mon et nom, on peut former le simple palindrome Mon nom. On peut aussi créer des expressions telles que Noël a trop par rapport à Léon ou À révéler mon nom, mon nom relèvera. N’est-il pas fascinant de voir à quel point notre langue permet de nous amuser et de créer toujours plus ?


Surveillez le prochain « Concours qu’on court » du Participe qui portera sur ce sujet !

                                                                                              Laurie Lacroix
Stagiaire au Participe
Étudiante en linguistique et langue française à l’UQAC 

Sources

OQLF, Banque de dépannage linguistique, Anacyclique et palindrome, [En ligne] Repéré à [http://bdl.oqlf.gouv.qc.ca/bdl/gabarit_bdl.asp?id=3147] (Page consultée le 30 janvier 2017)

Projet voltaire, Noël, Léon et autres mélis-mélos de mots, [En ligne] Repéré à [https://www.projet-voltaire.fr/culture-generale/jeux-de-mots-anacyclique-palindrome-anagramme/] (Page consultée le 30 janvier 2017)

Gentside, Palindrome : 20 exemples de mots qui se lisent à l’envers, [En ligne] Repéré à [http://www.
gentside.com/figure-de-style/palindrome-20-exemples-de-mots-qui-se-lisent-a-l-039-envers_art49582.html] (Page consultée le 30 janvier 2017)


[1] Alphabet phonétique international (API)