CHRONIQUE LINGUISTIQUE DU PARTICIPE
L’EMPLOI DE LA VIRGULE
L’emploi de la virgule peut se révéler assez
ardu. Il est important de bien respecter les règles d’usage de ce signe de
ponctuation dans la langue écrite, puisqu’il joue un rôle essentiel dans le
sens des phrases et dans leur structure syntaxique. Voici les situations dans
lesquelles on doit l’utiliser.
Il faut noter que certains groupes de mots ne
peuvent être séparés par une virgule. C’est le cas pour le sujet et son verbe,
ainsi que pour le verbe et ses compléments (direct, indirect et
circonstanciel). Il en est de même pour le nom et l’adjectif suivis de leur
complément. En fait, si l’on « brise » l’ordre de base de la phrase, on doit
encadrer de virgules les segments qu’on insère.
Ponctuation
déficiente :
Rosalie, satisfaite de l’impact de sa blague
s’amuse de notre réaction.
Dans cet exemple, le sujet et son verbe sont
séparés en raison d’un mauvais emploi de la virgule.
Ponctuation
correcte :
Rosalie, satisfaite de l’impact de sa blague,
s’amuse de notre réaction.
Les virgules sont alors bien
utilisées, puisqu’elles encadrent le
complément. Ce « cadre » formé par les virgules permet de
constater que l’on peut enlever le complément et revenir à la phrase où le
sujet et le verbe ne sont pas séparés.
1. La virgule peut servir
à séparer des mots ou des groupes de mots de même fonction syntaxique non unis
par un coordonnant (et, ou, ni). Ceux-ci marquent une énumération horizontale.
Ex. : Il me manque du sucre, des œufs,
de la farine et du lait pour ma recette.
2. La virgule peut aussi
encadrer ou isoler un élément exprimant une
restriction, une explication ou une précision.
Ex. : J’ai faim, mais je n’ai rien à
manger.
Ces élèves, les plus brillants de leur classe, ont remporté le concours.
3. Ce signe de
ponctuation permet aussi d’isoler ou encore d’encadrer une proposition incise.
Ex. : Je t’attendais, lui expliqua
son ami.
Catherine, l’interrompit-il, tu dis n’importe quoi !
4. La virgule signale
également les mots mis en apostrophe.
Ex. : Sophie, écoute-moi !
Bon anniversaire, Marie !
5. On place une virgule
après certains marqueurs de relation en début d’énoncé (d’abord, en fait, bref,
enfin, premièrement, etc.). On peut aussi les encadrer de virgules à
l’intérieur de la phrase.
Ex. : En fait, j’adore composer
des textes.
Vous verrez, premièrement, les
œuvres d’Arthur Villeneuve.
6. L’utilisation d’une
ou de deux virgules permet aussi d’insister sur un élément en l’isolant ou en
l’encadrant.
Ex. : Il les avait prévues, ces
dépenses-là.
Il les avait prévues, ces
dépenses-là, depuis fort longtemps.
7. La virgule peut
mettre en évidence un complément de
phrase ou une subordonnée en début d’énoncé ou à l’intérieur de la phrase.
Ex. : Nous irons faire les courses, demain
matin, si nous avons le temps.
Puisqu’il ne ressent plus de douleur, Pierre-Luc a annulé son
rendez-vous.
Une subordonnée relative sera encadrée de
virgules si son contenu ne fait qu’ajouter de l’information supplémentaire et qu’il
est non essentiel pour permettre de déterminer l’antécédent du pronom relatif.
Ex. : Ces enfants, qui sont âgés
entre cinq et huit ans, font preuve d’autonomie.
Mes parents âgés, dont
je suis très proche, habitent encore leur maison.
Lorsque
le contenu de la subordonnée relative est essentiel pour apporter une précision
sur l’antécédent, la proposition relative ne
doit pas être ponctuée.
Ex. : Le tableau que ma mère a peint est une véritable œuvre d’art.
8. Il est recommandé de
substituer une virgule à tout terme ou expression sous-entendu, lequel est très
souvent un verbe.
Ex. :
Mon avion décollera à 17 h 30 ; celui de mon frère, à 19 h.
Espérant
que ces règles vous donnent un petit coup de pouce sur les différents emplois
de la virgule, je vous invite aussi à consulter les ouvrages suivants pour tout
ce qui concerne la ponctuation dans ses divers usages :
DE VILLERS, Marie-Éva. Le multidictionnaire de la langue française, 6e édition,
Montréal, Éditions Québec Amérique, 2015, p. 1374-1375.
GUILLOTON, Noëlle et Hélène
CAJOLET-LAGANIÈRE. Le français au bureau,
7e édition, Québec, Les publications du Québec, 2014, p. 283-290.
LECAVALIER, Jacques. L’express grammatical, 4e édition, Québec, Éditions du
renouveau pédagogique inc. (ERPI), 2014, p. 73-76.
Johanie Bilodeau
Stagiaire au Participe
Étudiante en Linguistique et langue française à l’UQAC
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