L’épreuve uniforme de français: du stress à la confiance
Par : Joanie
Fortin, future enseignante de français au secondaire et stagiaire au Participe
Chaque
année, dès la rentrée scolaire, ces quatre mots font boule de
neige parmi les élèves de niveau collégial. À vrai dire, depuis mon passage au
cégep, je m’étonne de constater que ce sujet figure toujours au sommet du
palmarès. Et ce qui m’impressionne davantage, ce sont ses effets : dégoût,
peur, stress, angoisse, désespoir, questionnement, pour ne nommer que ceux-là.
Je serais même prête à parier que vous avez hoché la tête à la lecture d’un de
ces sentiments. Tant mieux si vous vous êtes reconnu, car j’écris cette
chronique expressément pour vous donner des trucs. J’aurai rempli ma mission si
je parviens à répondre à quelques-uns de vos questionnements à quelques uns de vos questionnements, et
mieux encore, si les nerfs de votre cou se décrispent.
Un peu
d’histoire
D’abord, sachez qu’avant 1992 (année à laquelle on
a rendu obligatoire la passation de l’EUF), les universités se chargeaient
elles-mêmes de l’évaluation de la maîtrise du français écrit de leurs nouveaux
étudiants, et ce, à leur propre façon. Puisque ces évaluations n’étaient pas
uniformes ni équitables, la coordination provinciale de français a donc proposé
que le test d’évaluation pour l’entrée à l’université devienne le même pour
tous. Ainsi, jusqu’en 1996, c’est la rédaction d’un texte d’opinion qui a
prévalu. Ce n’est qu’après la réforme de l’enseignement au collégial qu’on a délaissé le
texte d’opinion au profit d’une dissertation critique comme on la connaît aujourd’hui.
Le but
N’ayez crainte! L’actuelle épreuve uniforme de
français n'est pas une évaluation de vos performances
littéraires ou stylistiques. Comme le mentionne le Guide de correction de l’épreuve, cet examen « a pour but de vérifier
que l’élève possède, au terme des trois cours de formation générale commune en
langue d’enseignement et littérature, les compétences suffisantes en
lecture et en écriture pour comprendre des textes littéraires et pour énoncer
un point de vue critique qui soit pertinent, cohérent et écrit dans une langue
correcte » [1]. Alors,
rassurez-vous. L’originalité n’est pas votre meilleur allié pour réussir
l’épreuve. Bien au contraire.
Pas d’EUF,
pas de diplôme?
VRAI. TOUTEFOIS, vous pouvez reprendre l’épreuve autant
de fois que vous le voulez. Cependant, avant de penser à la reprise, ne
pensez-vous pas qu’il serait plus sage de vous concentrer sur les moyens mis à
votre disposition pour réussir? À mon avis, le caractère officiel de l’épreuve
uniforme fait bien plus de peur que de mal. Avec le temps, l’obligation de « réussir
l’épreuve » pour l’obtention du diplôme d’études collégiales est devenue probablement
la première cause de tous les maux provoqués par cet examen. En fait, puisqu’il
FAUT la réussir, la propagande qui l’entoure fait en sorte que votre confiance
perd du terrain. Ayant votre réussite à cœur, les enseignants y mettent
tellement d’ardeur que vous, chers futurs diplômés, qui voulez y parvenir à
tout prix, ne savez plus où donner de la tête. Relaxez- vous! Vous avez acquis toutes les compétences pour réussir, comme plus de 300 000 élèves avant vous, cette
fameuse épreuve uniforme de français.
Conseil
d’ami pour réussir l’EUF:
1. Il n’est jamais trop tôt pour agir. N’attendez
pas d’aboutir en français 103 avant d’évaluer la situation.
2. Avant de paniquer, considérer la tâche. Par exemple, visitez le site Web
suivant et parcourez les nombreux documents concernant l’EUF qui s’y trouvent. Vous
verrez qu’il s’agit d’une dissertation au même titre que celles que vous
produisez dans le cadre de vos cours de français de niveau collégial.
3. Toujours sur ce site web, prenez connaissance du
guide de correction. La pondération de l’épreuve uniforme de français est la
suivante : contenu (50 %), organisation (20 %) et maîtrise de la langue
(30 %). Or, la qualité de la langue occupe une grande place à l’intérieur de
cet examen. Je vous conseille donc de prendre connaissance des types d’erreurs
que vous commettez. Plus vite vous mettrez le doigt dessus, plus vite vous
pourrez trouver des stratégies d’autocorrection pour y remédier. Que ce soit
pour les difficultés orthographiques ou la structure de vos textes, le
Participe est là. Pour ceux qui ne l’auraient pas fait cette session-ci,
inscrivez-vous à l’hiver.
4. Rappelez-vous ce proverbe : on ne fait pas
d’omelette sans casser d’œufs. Pour exceller à cette épreuve comme dans
n’importe quel sport, il faut s'entraîner. À cet effet, le site Web présenté
plus haut propose les sujets des épreuves antérieures dans la bande déroulante
de droite. De plus, dans la section réservée à l’épreuve sur le site du CCDMD,
plusieurs exercices pratiques et exemples complets de dissertation sont mis à
votre disposition.
5.
Lorsque vous travaillez sur une dissertation,
parlez-en à vos amis. Après que chacun ait analysé les textes et pris
connaissance de la question, il est
intéressant de faire une table ronde et de partager vos points de vue. Les
stratégies des autres et leurs façons de voir les choses peuvent vous être
utiles. Après tout, deux têtes valent mieux qu’une!
Avec tous ces trucs, vous n’avez plus raison de
paniquer. Mieux encore, vous avez pris conscience que des moyens sont mis à
votre disposition pour prendre en main votre réussite. Vous pouvez maintenant respirer. Bon succès!
-30-
[1] DIRECTION DE L’ENSEIGNEMENT COLLÉGIAL, MELS, Épreuve uniforme de français, langue d’enseignement et littérature. Guide de correction, 2011, p. 1. En ligne : www.mels.gouv.qc.ca/ens-sup/ens-coll/eprv_uniforme/guide_correction.asp
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